le contexte.

La vie est un poison infini qui coule aux creux de nos veines. Elle s’installe en reine et s’accroche à la plus petite parcelle de nous-mêmes. La vie est une garce. Lorsque l’on désire s’y accrocher, voir en elle une amie, elle nous abandonne lâchement. Elle nous tourne le dos comme s’y nous étions son pire ennemi. Pire même, elle nous offre comme offrande à la mort… Mais lorsque l’on souhaite en finir, lui dire au revoir de la manière la plus douce qui soit, elle refuse de nous accorder cette chance.

Alors, nous avons tous des regrets, des désirs enfouis, des envies bafouées. Et lorsque vient notre mort – celle qu’on a peut-être longtemps espéré sans le vouloir – c’est ce qui nous prend à la gorge, les regrets. Ils nous étouffent. « Avez-vous une dernière requête ? ». Question illusoire qui fait chavirer plus d’un cœur. Combien de personnes, aussi troublées soient elles, ont alors demandés : « Ma dernière volonté ? Celle de vivre encore, un peu, pour n’avoir plus aucun regret. ». Combien ont rêvé de voir ce vœu exaucé ? Combien en ont simplement rêvé en cas de dernier recours ? Tous. Nous l’avons tous souhaité ou le souhaiterons un jour… Et si, par hasard, on acceptait Là-Haut, au paradis ; en enfer ou au purgatoire, peut-être ; que vous restiez en Bas dans l’unique but de vivre votre dernier vœu ? Dans l’unique but de satisfaire vos envies et désirs timides ?

C’est ce qui arriva à certains d’entre nous. Des personnes ayant frôlé la mort – terminant dans le coma après un accident ou encore, ayant eu une crise cardiaque à cause d’un cœur trop fragile – vivent encore. Mais uniquement pour une chose : ne plus avoir de regret ou bien accomplir leur dernière volonté. Ils ne sont plus les mêmes, puisqu’ils ne vivent plus que pour cet unique but. Certains ont tellement changé qu’ils ne l’acceptent pas et deviennent schizophrènes. Ils dédoublent leur personnalité afin de reprendre leur vie où ils l’ont laissé tout en effectuant leur ultime but. Cependant, parfois, la seule façon de ne plus avoir de regret c’est d’accepter sa vraie personnalité…

A Edimbourg, petite ville d’Ecosse, ces âmes rescapées de la mort se trouvent parmi nous, animés pour le seul terminus de leur vie. Certaines rêvent de vengeance, d’autres veulent combler un être par une promesse inachevée, ou encore avouer un amour tant de fois dissimulé. Et c’est aux autres de subir : aux amis, à la famille, aux inconnus même. Car quand une personne ne vit que pour une chose, elle devient la plupart du temps incontrôlable. Le contrôle d’un être ne peut être maintenu lorsqu’il s’agit de la dernière chance.